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Affichage des articles du octobre, 2013

Annonces - Nurith Aviv

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Elles ont entendu des « Annonces ». Un ange est venu et a dit à une femme qu’elle était enceinte. C’est le fils de Dieu ou du prophète qu’elle porte. Elle l’apprend ainsi. Et Nurith Aviv, cinéaste, part à la découverte des textes sacrés des monothéismes. Dans son documentaire, elle interroge des femmes au sujet des mots et des images véhiculés par les textes, mais aussi de ces annonces aujourd’hui. Et c’est ainsi que les spectateurs partent à la découverte de la Torah, de la Bible et du Coran. Que disent ces textes de l’annonce faite à une femme d’une descendance à venir ? Quel écho ces textes ont-ils dans notre quotidien ? Elles s’appellent Sarah, Hagar et Marie. Par delà les différences de récit, il y a bien du changement qui s’opère pour ces femmes. Cette lettre en moins dans le prénom - ce quelque chose qui tombe dans ce changement de statut -, cette lettre en plus qui vient se glisser dans le prénom. Pourtant cette modification ne se fait pas sans la femme. Il

Allende, Pinochet et nous

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Septembre 1973, le choc. Pinochet s'installe au pouvoir et les arrestations abusives, tortures et massacres d'opposants débutent. Comment continuer à penser ? A qui parler ? Vers qui se tourner pour trouver un appui ? "Septembre chilien" a été réalisé très vite après le coup-d'Etat et porte un témoignage essentiel de ce moment d'arrêt pour la société chilienne. Les témoins de ce court documentaire parlent, mais ils se se font pas entendre. On ne les écoute pas. Personne ne veut savoir ce qu'il se passe, parce que l'atrocité effraie. Comme souvent après un traumatisme, il faut du temps pour se faire entendre, du temps pour trouver le moyen d'être écouté, du temps pour revenir sur ce qui a été dit et fait. Le temps, la réalisatrice des "Enfants des mille jours" l'a pris. Surprise d'assister en 2010 à la liesse de jeunes Chiliens se réclamant de Pinochet lors de la victoire de Pinera, elle se rend compte du peu de mémoire collect

La dette, celle des autres et la nôtre

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La dette. On nous en parle tous les jours. Elle est devenue la raison et l'explication de toutes les décisions économiques prises par des gouvernements plus ou moins aimés mais pourtant élus.  Mais de quoi est-elle faite? D'où vient-elle? Et cet argent qui manque, où est-il passé? Et cet argent qui existe, qui l'émet?  Ce documentaire traite le sujet  magistralement. Toutes ces questions résonnent avec celles entendues en consultation. Parce que la question de l'argent est présente mais aussi parce que le sentiment de devoir quelque chose à quelqu'un, de se sentir endetté, revient souvent. Pourquoi dis-je toujours oui? M'est-il possible de refuser? Et ce traumatisme reçu en héritage est-il le mien? Mais alors puisqu'il n'est pas le mien, que puis-je en faire? Pourtant parfois, il  y a bien un dû à rendre, ou quelque chose à accepter pour ne plus sentir redevable d'un autre. C'est alors que le sujet peut choisir une voie singulière, pre

Le cinéma de Tito

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Cinema Komunisto nous emmène en Yougoslavie. Un pays qui n'existe plus. C'est un peu comme une famille dont on viendrait parler. Aujourd'hui elle n'est plus vraiment comme ça. Mais les souvenirs restent et les survivants se questionnent. Dans ce documentaire, le projectionniste de Tito -  tout puissant dirigeant de l'après-guerre à 1980 -   nous raconte la passion pour le cinéma de celui qui exigeait de voir un film tous les soirs. Mais la caméra s'aventure aussi dans les gigantesques studios du pays qui permirent les tournages des productions nationales et internationales héroïques. Comme ces coulisses que l'on décide un jour d'aller explorer, qui ont laissé des images à l'enfant que nous étions, des récits qui ont masqué ce qui ne pouvait être dit, des écrans blancs emplis de vide et sur lequel chacun peut écrire progressivement ce qu'il désire. En 1980, il y a la mort du chef. Les enfants sont perdus : délitement du pays, guerre civile et

Jimmy P. : deux déracinés

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Jimmy P. c'est l'histoire d'un Amérindien qui a servi pendant la Seconde Guerre mondiale en Europe et qui, revenu chez lui, se trouve face à des problèmes somatiques mais aussi à des angoisses monumentales.  Dans l'hôpital où il est interné, l'équipe n'y comprend rien (ça c'est normal, ce n'est ni la première ni la dernière fois dans l'histoire de la psychiatrie, c'est même parfois l'inverse qui est inquiétant quand chacun sait d'emblée). Et plutôt que de continuer à n'y rien comprendre, le médecin-chef appelle un anthropologue et psychanalyste en devenir. Georges Devereux est Hongrois et est passé par la France avant d'arriver aux Etats-Unis. Deux déracinés donc, qui vont se retrouver tous les jours pendant une heure pour une séance. Le patient parle - de sa vie, de ses rêves, de sa cure -, le psychanalyste écrit - aiguillé par son savoir d'anthropologue, par son expérience de la cure, par son propre désir et ce qu