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Affichage des articles du septembre, 2014

Une invitation à ne pas dévoyer ni pervertir la parole des patients

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Laure Murat, professeure en Californie (UCLA), et auteure de nombreux livres sur la littérature mais aussi sur l’articulation du politique et de la clinique, a publié en 2011 L’homme qui se prenait pour Napoléon. Pour une histoire politique de la folie .  Dans cet ouvrage, elle retrace, à partir des archives des asiles, les dires des patients délirants. Des délires historiques, que les patients et les médecins relient à l’histoire et aux soubresauts politiques du XIX e siècle. Un siècle qui débuterait lors de la Révolution française et s’achèverait lors de la Commune. Dans la quatrième partie de son livre, l’historienne s’interroge sur le "morbus democraticus", la maladie démocratique, émergeant dans les registres lors des épisodes révolutionnaires. D’abord pour noter que ce sont toujours les révolutionnaires qui sont assignés au délire, et jamais les troupes ni le pouvoir politique. Mais aussi pour s’interroger sur le rôle des psychiatres dans la légitimation du pouv

Une voix puissante, des mots choisis : corps utopique ou instant poétique ?

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Michel Foucault en 1966 lit pour la radio « Le corps utopique » et fait de sa réflexion une expérience poétique pour les auditeurs. Retranscrit, le texte conserve sa puissance évocatrice. A lire pour cheminer à son rythme ou à écouter pour se laisser guider par la voix du philosophe. Selon le goût de chacun. « Ce lieu que Proust, doucement, anxieusement, vient occuper de nouveau à chacun de ses réveils, à ce lieu-là, dès que j’ai les yeux ouverts, je ne peux plus échapper. Non pas que je sois, par lui, cloué sur place. Puisqu’après tout, je peux non seulement bouger et remuer. Mais je peux le remuer, le bouger, le changer de place. Seulement voilà : je ne peux pas me déplacer sans lui. Je ne peux pas le laisser là où il est, pour m’en aller, moi, ailleurs. Je peux bien aller au bout du monde, je peux bien me tapir le matin sous mes couvertures, me faire aussi petit que je pourrais. Je veux bien me laisser fondre au soleil sur la plage. Il sera toujours