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Affichage des articles du janvier, 2017

Féminicide : un mot pour des réalités multiples ?

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Tuer une femme parce qu'elle est femme Autour de ce constat, fréquent dans le monde, des chercheurs et journalistes ont confronté leurs points de vue dans une rencontre qui s'est tenue à l'Assemblée Nationale jeudi 26 janvier 2017. Premier temps d'un colloque en trois parties dont la suite se déroulera à l'Université de Poitiers puis à Paris Diderot à l'automne 2017. Je souhaiterais ici revenir sur ce moment pour en discuter certains points. Le compte-rendu que je fais ici des propos tenus par les oratrices et orateurs est donc personnel (et sera plus long que le LT fait en direct). Historiens, sociologues, juristes, psychanalystes, anthropologues et journalistes, il s'agissait de réfléchir aux manifestations de ces meurtres et à leurs caractéristiques. A l'invitation de la députée Catherine Coutelle (Présidente de la Délégation de l'Assemblée Nationale aux Droits des Femmes et à l'Egalité des chances entre les hommes et les femme

Idéal standard, comment ajouter le rose à une vie en jaune et bleu ?

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Claire, la trentaine, vit sa vie en jaune et bleu, et s'embête un peu. Elle est lumineuse pourtant entourée de ce jaune, mène sa vie de manière indépendante. Entourée d'amis, elle va et vient dans la ville. Toujours occupée.  Elle se transforme quand elle arrive à l'hôpital où elle travaille en tant qu'infirmière dans une unité de néonatalogie. Elle devient bleue, et est toujours très occupée entre les soins, l'accueil des parents et les transmissions. Mais qu'elle soit en jaune ou en bleu, ses discussions sont centrées sur la recherche d'un homme. Elle veut y croire à chaque fois. Aude Picault en plaçant son héroïne dans l'espace public n'a pas besoin d'insister sur le discours capitaliste dans lequel baigne Claire. Unes de journaux pornographiques affichées sur les kiosques, publicités 4X3m dans le métro pour des sites de rencontre ou encore affiches de films romantiques. Claire voudrait donc bien ajouter du rose dans sa vie.

A propos d'une phrase de Jean Oury

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De la concentration à la ségrégation Dans une conférence donnée à Poitiers en 1970, et publiée en 2016 sous le titre La psychothérapie institutionnelle de Saint-Alban à La Borde , Jean Oury énonce : "Nous pourrions donc définir la psychothérapie institutionnelle, là où elle se développe, comme un ensemble de méthodes destinées à résister à tout ce qui est concentrationnaire. "Concentrationnaire", c'est peut-être un mot déjà vieilli - on parle actuellement de "ségrégation"." (p. 9) Il précise ensuite que ces structures de ségrégation existent partout. Mais il ne revient pas sur le glissement qu'il opère de la logique concentrationnaire à la logique ségrégative. Pourtant ce changement questionne. Le système concentrationnaire en 1970 semblait donc déjà une vielle histoire. Il avait pourtant été fondateur pour les soignants dans le mouvement de la psychothérapie institutionnelle puisque après l'expérience des camps pendant la guer

BD : La différence invisible ou le syndrome d'Asperger

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Elle a l'air normal. Marguerite travaille. Marguerite vit avec son ami. Marguerite a des amis. Mais Marguerite souffre aussi beaucoup à chaque événement venant troubler sa routine consciencieusement élaborée. Julie Dachez , auteure du blog " et moi et moi et moi " et docteure en psychologie sociale, raconte avec Mademoiselle Caroline  sa vie.  Son quotidien compliqué - au travail comme dans sa vie privée - est illustré par des planches majoritairement en noir et blanc. Les paroles de ses interlocuteurs sont dominées par le rouge et ce n'est qu'une fois qu'elle a découvert le syndrome d'Asperger et s'y est retrouvée que les pages deviennent plus colorées et plus apaisées. La bande dessinée raconte l'avant et l'après diagnostic de l'héroïne. Les lecteurs la suivent dans ses angoisses, par exemple quand les demandes au travail se font pressantes et sont parfois contradictoires ou lors d'une soirée entre amis, mais aussi dans