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Affichage des articles du septembre, 2017

BD : Une histoire du sexe

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La couverture de la BD, qui, au verso, est un poster de la déesse Ishtar Philippe Brenot, psychiatre, anthropologue et sexologue, et Laetitia Coryn, dessinatrice, ont entrepris de raconter l'histoire de la sexualité en bande-dessinée (aux éditions Les arènes BD). Deux millions d'années de relations sexuelles en douze chapitres et sous forme graphique, l'ampleur de la tâche pouvait tourner au fiasco. Et pourtant, c'est une très belle traversée à travers les civilisations et les moeurs qu'ils nous proposent. Injonctions, trouvailles, pas de côté, accession du désir, inégalités entre les sexes, maladies et remèdes sont racontés avec sérieux et humour.  Le seul oubli dommageable de ce livre ce sont les règles puisque dans cette longue épopée il n'en est nulle part fait mention.  Un des écueils pour ce genre d'ouvrage aurait été de se focaliser sur la sexualité de l'élite. Or ici, le lecteur navigue entre les classes sociales. Au final, la sexualité

Hervé Le Tellier, Toutes les familles heureuses

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Toutes les familles heureuses se ressemblent. Or Hervé Le Tellier a une vie singulière. Un bric-à-brac qui lui sert de famille avec qui il a bien dû composer. Tant et si bien que l'anormalité lui semblait banale et qu'il a aujourd'hui matière à raconter. Etre le fils de Marceline, voilà qui ne fut pas simple. Si seulement être le fils de ses pères Serge et Guy avait été plus évident l'histoire en aurait été différente. Las d'un monde d'adultes peu doués pour la parentalité, il trouva la lecture. Essaya les mathématiques. Se plongea finalement dans l'écriture. Forcément pour raconter sa famille, il doit en passer par l'arbre généalogique. Autant le dire de suite, l'auteur n'est pas dupe et ne l'a jamais été. Mensonges maternels permanents et maladies psychiques l'on accompagnés depuis son enfance. Il en résulte qu'il ne se ment pas, qu'il l'annonce à son lecteur. Lors ce dernier s'autorise même à rire du pire. Le pro

Marie Darrieussecq : Notre vie dans les forêts, une dystopie au bistouri

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Elle n'a plus qu'un oeil. Un seul rein aussi. Et un seul poumon. Alors elle raconte sa vie. Marie vit dans la forêt. Elle est psychologue. Enfin, elle était. Elle a fui. Fui la ville et sa civilisation. Le lecteur ne sait pas quand ni où Marie, sa moitié et quelques autres vivent. Mais les souvenirs du XXe et du XXIe siècle sont encore là. Sa moitié lui renvoie une inquiétante étrangeté. Mais Marie ne peut pas le dire. Tout est enregistré. Les instruments sont intégrés aux corps. Le talent de Marie Darrieussecq c'est notamment d'arriver à écrire des choses atroces avec une légèreté confondante. Et de nous emmener progressivement vers les profondeurs. Les profondeurs de ce monde sont pourtant transparentes. Tout est logique. Les émotions sont connues. Les psychologues savent faire "mettre des mots" sur les accidents : "horrible = effroyable = vitesse = chute = froid = terreur = vie qui défile = mort imminente". Mais ils ne savent plus faire