Le divan du monde : une consultation pour dire quoi ?

"De quoi as-tu besoin ?"

Ainsi se terminent les consultations de Georges Federmann, psychiatre atypique de Strasbourg, que filme Swen de Pauw dans Le divan du monde. Dans le bureau surchargé, la maladie mentale, invisible et chronique, s'invite à chaque rendez-vous.

Le dispositif est immuable : des fauteuils de part et d'autre d'une table encombrée. Un médecin d'un côté, des patients de l'autre. Immuable sauf quand un patient propose d'intervertir les places et que le psychiatre accepte.

Plainte, angoisse, phobies, doutes, vies bouleversées, migrations, amours, mort, dépression, espoirs... c'est la vie toute entière qui s'invite ici. Face à ce psychiatre si peu conventionnel, les patients - des habitués parfois de très longue date - se livrent, se laissent guider, résistent, bousculent le médecin et viennent chercher une écoute, un répondant et leur ordonnance. 

Leur psychiatre n'est pas comme les autres. Il les tutoie souvent, il les brusque parfois, il use d'un vocabulaire peu courant en consultation, et à la fin il postule - à raison - qu'ils savent de quoi ils ont besoin.

Pour les spectateurs, il manque seulement l'odeur du café dans la salle d'attente.

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