BD : La différence invisible ou le syndrome d'Asperger


Elle a l'air normal. Marguerite travaille. Marguerite vit avec son ami. Marguerite a des amis. Mais Marguerite souffre aussi beaucoup à chaque événement venant troubler sa routine consciencieusement élaborée.

Julie Dachez, auteure du blog "et moi et moi et moi" et docteure en psychologie sociale, raconte avec Mademoiselle Caroline sa vie. 

Son quotidien compliqué - au travail comme dans sa vie privée - est illustré par des planches majoritairement en noir et blanc. Les paroles de ses interlocuteurs sont dominées par le rouge et ce n'est qu'une fois qu'elle a découvert le syndrome d'Asperger et s'y est retrouvée que les pages deviennent plus colorées et plus apaisées.

La bande dessinée raconte l'avant et l'après diagnostic de l'héroïne. Les lecteurs la suivent dans ses angoisses, par exemple quand les demandes au travail se font pressantes et sont parfois contradictoires ou lors d'une soirée entre amis, mais aussi dans les moments où elle peut se ressourcer, c'est-à-dire chez elle en compagnie de ses animaux.













A travers le rituel quotidien de Marguerite, Julie Dachez et Mademoiselle Caroline expliquent les caractéristiques de ce syndrome qu'on assimile à un autisme de haut niveau sans toujours rappeler ce qui fait la vie des "Aspies" puisque le bruit, les interactions sociales et les contacts physiques peuvent devenir cauchemardesques pour ces personnes.
A cet égard, l'épisode du week end à Brest qui la terrorise suivi de ses recherches pour comprendre d'où vient son état (on l'imagine aisément tomber sur ce genre de site) permet au lecteur d'entrevoir la solitude dans laquelle elle a vécu jusque-là avec ses questions.

En refermant cette bande dessinée, on imagine aisément Marguerite dire : "Ne me libérez pas, je m'en charge !"

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